mardi 24 mai 2011

Vive l'alpinisme collectif

La semaine dernière, l'infatigable Anne-Marie organisait une petite soirée grillade dans le jardin basque. Une soirée d'été comme il s'en fait de tellement agréables à cette saison. La particularité de celle-ci ? Il s'agissait d'une soirée de "remise des bouteilles de vin" pour les uns et de "remise d'une curieuse boîte en carton" pour d'autres (nous en l’occurrence) ... et quelle boîte !

Bernard Azéma a lancé l'idée, il y'a quelques semaines, d'une vente de bouteilles issues de sa cave avec un prix de départ fixé à 10€. On espère que le vin sera bon, car certaines sont parties pour davantage ! La fameuse boîte en carton contenait donc les fonds récoltés auprès des amis et des membres de notre club Loisirs & Montagne. Certains généreux n'ont pu venir partager la soirée pour cause de trop longues distances mais on a quand même trinqué pour eux. Une sacrée initiative qui représente une somme importante pour notre projet dont la grande majorité servira a payer les mules, les bombonnes de gaz, les pieux à neige, bref tout ce qu'il va nous falloir acheter sur place à Huaraz.
Merci à toutes et à tous pour votre soutien et vos encouragements. On pensera bien sûr à vous aux sommets, mais aussi sans doute quand on sera en train de se cailler dans la tente ou de chercher l'oxygène à 6000 mètres : on se dira "Quand je pense que sans eux, on serait pas là à galérer comme deux clebs ..." ! On s'engage même à ce que, si on y n'arrivait pas pour une raison quelconque, on lève un verre à votre santé et à votre soutien depuis la terrasse d'un café péruvien !

Cette superbe soirée et vos mots rédigés nous ont mis un peu plus dans le bain encore ... On sent que ça approche ... J-10 avant départ !

Merci encore. Vive l'alpinisme collectif !










Ce qu'est une expédition 100% autonome ? Autre chose que ça !

Lorsqu'il nous faut présenter notre projet, par exemple pour rechercher un soutien matériel et financier auprès d'éventuels partenaires, nous parlons souvent d'expé "100% autonome". On a bien quelque chose en tête pour donner du sens à cette expression, mais les mots n'arrivent pas toujours jusqu'au bout de notre langue et l'on bafouille souvent quelque chose de peu satisfaisant dès qu'il s'agit d'expliciter cette idée ! Pour dire vrai, on se pose nous même la question de la définition ... C'est quoi le "100% autonome" ? On n'y va quand même pas en "stop" au Pérou ! Et même sur place, on se fera sans doute aider par des mules accompagnées de leur maître jusqu'aux camps de base ... est-ce qu'on est toujours dans le "100% autonome" dans ce cas là ?
Bref, quand on est tombé sur cette interview d'Edurne Pasaban, on s'est dit qu'il y'avait là de quoi alimenter la discussion sur ce qu'est le "100% autonome" tel qu'on le revendique pour notre projet péruvien. Alors on vous propose une traduction rapide et sans doute quelque peut aléatoire, comme toute interprétation, mais qui respecte au mieux le sens et les descriptions qu'elle fait. Pour ceux qui ne la connaissent pas, la basque Edurne Pasaban est THE BIG STAR de l’himalayisme depuis qu’elle est reconnue comme étant la 1ère femme a avoir gravi les 14 sommets de plus de 8000 mètres au monde l’an dernier. C’est quel qu’un dont l’activité professionnelle est « alpiniste », qui est payée pour partir en expédition et dont les sponsors reprennent le nom pour éditer des produits "collector". Un autre monde, en somme. Disons que c’est quelqu’un qui n’est pas obligée de covoiturer et de partager les 5,20€ de péage de Pamiers pour aller grimper « Les pères tranquilles » à Calamès ! Tout ça pour dire qu'elle est actuellement au camp de base de l’Everest qu’elle souhaite gravir sans oxygène et que, compte tenu de son expérience, le regard qu’elle porte sur tout ce qui s’y passe nous a semblé intéressant …

Source de l'interview : http://desnivel.com/expediciones/edurne-pasaban-el-everest-es-un-circo-por-la-sur

Comment est l'Everest cette année en 2011 ?
La vérité, c’est que je n'étais pas venue à l'Everest depuis 2002. J’étais prévenue que des milliers d'expéditions commerciales allaient venir sur le site, mais malgré cela j’ai été très surprise par ce que j’ai trouvé ici. Les grandes expéditions commerciales sont totalement autonomes, avec des Sherpas et tout plein de choses variées qui doivent travailler ensemble en cas de pépin. Et puis tu croises aussi de très petites expéditions qui sont finalement tributaires de ces grandes expéditions commerciales, c’est un peu irritant.

En plus, ça change tout, parce que de telles petites expéditions dans d’autres montagnes comme l'Annapurna et le Kanchenjunga, mettrons-tout en œuvre pour tous faire des choses ensemble et s’entraider. Mais ici, ces petites expéditions ne travaillent pas ensemble parce qu’elles devront finalement comme toutes les expéditions commerciales ... C'est très très étrange.

Réaliser ton projet d’Everest sans oxygène dans ce contexte ne paraît pas idéal …
Si j'avais la capacité de faire l'Everest sans oxygène par un itinéraire où il n'y a personne, j’y serai allée. Mais il n'y en a pas, alors nous sommes venus par la voie normale, celle-ci (au sud) ou au nord, qui est la même.

Ici, les gens ne s’intéresse pas au fait que tu ailles à l’Everest avec ou sans oxygène. Il comptent si tu y es allée ou non mais ne valorisent pas l’ascension sans oxygène : tu n’es qu’une expédition de plus. Dire que l'Everest est une foire sur ce versant sud est facile à dire, et cela était évident avant même notre départ … mais je pense que je ne reviendrai pas. Ne jamais dire jamais, mais je préfère aller vers d'autres montagnes.

L’Everest a beaucoup changé depuis la dernière fois que tu es venues ici?
C’est surtout que le nombre d’expéditions commerciales a augmenté, avant il y en avait une ou deux, mais maintenant il semble que chacun a sa propre expédition commerciale. Il y’en a de tout niveau, plus ou moins bon, à tous les prix, plus ou moins cher, mais elles sont toutes commerciales.

Tout cela a surtout radicalement changé le camp 2. Il s'agit d'un camp de base avancé, mais entre le camp de base et le camp 2 il faut passer par le passage appelé « la cascade de glace », qui est un endroit très dangereux. Or pour équiper le camp 2 comme si c’était un camp de base, les sherpas doivent passer par la cascade de glace avec des charges exagérées. Les sherpas transportent des chaises et des tables jusqu'à 6.400 mètres. Sur le versant nord de l’Everest, on peut amener des yacks jusqu'à 6.400 mètres mais pas ici. Ici il faut tout passer par une cascade de glace qui, cette année, est en bonne condition, mais les autres années ...

Tu t’es plainte qu’aux réunions des expéditions il ne soit pas tenu compte des Sherpas.
Pour moi, ce qui m'a le plus surprise, c'était la première réunion avec les expéditions commerciales où devait se décider la stratégie de fixation des cordes. Cette réunion réunissait 30 occidentaux et pas un seul népalais. Ca parlait seulement du nombre de sherpas que chacune des expéditions commerciales allait mettre à contribution. Nous parlions de travail des sherpas et eux étaient à l'extérieur, dans l’incapacité de s’exprimer puisqu’ils n'avaient pas été autorisés à entrer.

Je sais bien qu’ils ont signé un contrat et qu’ils sont employés par les expé commerciales qui les payent, mais on ne peut pas jouer avec la vie des gens, ils auraient quelque chose à dire mais on estime que non. Aussi, je pense que les Sherpas ne se rebellent jamais contre cela, d'abord parce qu'ils n'en ont pas la capacité, le problème de l'analphabétisme complique la lecture et l’écriture, et ensuite parce que les expéditions commerciales ne sont tout simplement pas intéressées par la démarche. Cela est vrai.
Comment obtenez-vous votre équipe de sherpas?
Nous sommes quatre occidentaux et trois népalais sont avec nous. Je ne nie pas que mon sherpa amène du matériel à différents camps. Parce qu'ils sont plus forts que nous. Mais si l'on veut prendre des décisions pour le sommet, ils sont comme nous. Ici, il semble que les Sherpas sont de rang inférieur. Les nôtres mangent la même nourriture que nous, dans la même tente que nous. Ce sont des gens, peu importe que vous soyez nés en Espagne ou au Népal, or ici on dirait que ce n’est pas le cas pour tout le monde.

Vos sherpas transportent de l'oxygène. Vous changez d’ascension ?
L’an dernier, j’ai demandé aux sherpas s’ils voulaient faire Everest sans oxygène, car cela pouvait les intéresser. Mais ils ont refusé, parce que pour eux ce n'est pas un défi sportif, c’est un métier. Pour eux, plus de fois vous montez, plus c’est bon pour le CV. Donc ils ne veulent pas prendre de risque même une minute. Ils ont décidé par eux-mêmes de le faire avec de l'oxygène.

Cela ne nous gêne pas, car ça nous garantie de pouvoir réaliser le film documentaire que nous faisons. On leur apprend à utiliser la caméra et on sait qu’il y’a au moins quelqu’un qui a de l’oxygène et qui peut donc filmer.

Qu'est-ce qui te préoccupe plus particulièrement dans cette ascension de l'Everest sans oxygène?
Le froid. Ca ne m’a jamais autant préoccupé. Techniquement cela ne me dérange pas, parce que tout est équipé jusqu’au sommet et parce que l'Everest n'est pas techniquement difficile.
Il ya dix ans, pour nous, le fait de faire un 8000 sans oxygène a été quelque chose de nouveau. Ce n’était pas 8.848 mètres, mais bon. Donc ce qui me préoccupe le froid et qu’on ne fasse pas d’erreur.

Qu’est-ce que cela change de faire l’ascension sans oxygène?
Pour nous ce qui change c’est le fait que l’on souffre de gelure ou non. Nous avons été dans d'autres montagnes, et, bien que ce soit 200 mètres de plus, je pense que c’est possible de monter à 8848 mètres sans oxygène. Ce qui implique qu’il nous faut bien nous et avoir une bonne préparation physique. La pire chose qui puisse arriver est que certains de l'équipe doivent partir en hélicoptère pour des gelures. Je pense que c'est notre seule préoccupation.

Le fait qu’il y ait tant de monde sur la montagne peut-il avoir des conséquences ?

Oui, on a vu que, pour aller du camp 2 au camp 3, les gens vont très lentement. A cette altitude, si vous voyez quelqu'un qui va trop lentement sur le long de la corde fixe, vous le dépassez. Mais à 8.800 mètres, cela coûte plus cher. Avoir la capacité de se désencorder et de le dépasser n'est pas la même qu’à 7.000 mètres. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il peut y avoir des embouteillages à partir du Sommet du Sud jusqu’au ressaut Hillary.

Il ya des gens de toutes sortes ; dans les expéditions commerciales, certaines personnes ont très peu d'expérience, n’ont jamais pratiqué l'alpinisme et ont pour seul rêve d'escalader l'Everest. Il y a plus de gens de ce type que des grimpeurs aguerris maitrisant les techniques. Ils ne sont pas en mesure d'utiliser une poignée jumar ou simplement de se désencorder, des choses très simples qu’ils ne maitrisent pas parce qu'ils ne l'ont jamais vécu. Donc, si cela se produit là-haut et que nous sommes derrière, nous devrons nous arrêter, et s’il fait froid et qu’il y’a du vent, nous pourrions avoir des problèmes.
Souhaites-tu utiliser de l'oxygène pour atteindre le sommet?
Non, seuls nos sherpas prennent de l'oxygène. Si je ne peux pas grimper sans oxygène, je ferai demi-tour.

Quelle sera l'Edurne Pasaban après cet Everest et la conquête des 8000 ?
Je ne sais pas. Je ne voudrais pas être plus rien à faire dans huit mille. Je ne reviendrai pas faire des huit mille. Si j’y reviens, ce sera pour ouvrir une voie ou y aller en hiver. Mais je vois mieux revenir au Népal pour faire autre chose qu’un 8000, sur d’autres montagnes qui ne sont pas des 8000.

T’imagines tu revenir et attendre de longs jours dans un camp de base comme celui-ci ?
Oui, mais pas un comme ça. Celui-ci me démoralise un peu en fin de compte, je suis un peu lassée d’être ici.

Continueras-tu à faire de la montagne?
Je pense que je reviendrai au Népal chaque année. Bien sûr. Pour faire un six mille ou un sept mille. Des choses avec moins de couverture médiatique que gravir l'Everest sans oxygène ou de conclure l’ascension des quatorze 8000 de la planète, mais des choses tout aussi importantes pour moi.

Tu n’aimes pas beaucoup être suivie par les caméras et tout le camp de base comme c’est le cas en ce moment …
Je n'aime pas, mais il faut remettre chaque chose à sa place. Il y a des moments passés avec un pakisatanais, un népalais ... ils viennent venus saluer mes collègues, parler un moment, puis on boit du café ou du thé avec eux, moi, Jorge ou d’autres. Et je tiens également à lire des revues, à utiliser l'ordinateur ... mais bon.

Est-il difficile d'être connue et d’avoir une vie privée?
Oui, et dans un camp de base comme celui-ci c’est encore plus difficile, mais il faut s’y faire. Parfois, je sens que j'ai peu de patience avec mes amis, ma famille qui appelle ...

As-tu besoin de t’isoler durant les jours précédant l'ascension?
Oui, je souhaite être concentrée sur le sommet. Plus bas je donne 100% de moi même, mais trois jours avant je ne peux pas et je me chamaille avec ma mère, les amis ...ils me disent que je suis nerveuse et plus ils me le disent, plus je le suis. Alors je prends trois ou quatre jours sans appeler personne.

J'en ai marre qu’ils m’envoient des encouragements, parce qu’ils ne vont pas m’arriver d’Espagne. Je leur dis de me laisser tranquille, car je dois me concentrer sur moi-même. Je deviens super anxieuse, car vient un moment où l’on pense à beaucoup de choses, que quelque chose pourrait se passer et que j’en vienne à mourir comme ça, que je passe deux mois coincée à Saragosse avec des gelures ... Jusqu'à présent cela a été, mais durant les trois jours précédent l’assaut final sont durs.

Qu'emportes-tu pour le sommet?
L’image de ma grand-mère, le tee-shirt blanc de toujours, que l’on m’a mouillé au camp 2 et que deux sherpas sont descendus pour le faire sécher, et le crocodile. Rien de plus.

Interview d’Edurne Pasaban, réalisée par Darío Rodríguez au camp de base de l’Everest le lundi 23 mai 2011, traduite « au mieux » par nos soins ! Pour lire le texte original = http://desnivel.com/expediciones/edurne-pasaban-el-everest-es-un-circo-por-la-sur

SI VOUS SOUHAITEZ RÉAGIR, VOUS POUVEZ COMMENTER CET INTERVIEW DIRECTEMENT ICI (cliquer sur "commentaire" ci-dessous). C'est parti pour un petit débat comme on les aime ! Flo & Rémi

lundi 9 mai 2011

Le clou, la montre et le marteau

Quand le marteau commence à se faire entendre, la montre se plonge dans un profond silence. Isolée, résignée, engoncée dans le fond du sac, elle succombe dès les premiers cris de pitons hurlants à la rengaine de l'ascension. A chaque fois la même chose ... départ pour une voie d'artif' = retour à pas d'heure ! Toujours la même chose ? Oui, mais là quand même, on a fait péter le score. Terrée dans sa caverne de rabat, la montre s'est véritablement cette fois-ci endormie. Nous, non. Si bien qu'on a fini par oublier. On a donc commencé par mettre plus de 4 heures à préparer le matos. 1,2,3,4 ... 35, 36, 37 pitons. 5 crochets. 5 plombs. Des cales de bois. Une vingtaine de coinceurs. 2 jeux de friends. 18 litres d'eau. 2 portaledges. 3 duvets. 2 doudounes. 6 mains, 6 pieds. 3 gusses.

Flo attaque la première longueur au petit matin du samedi. C'est parti. La montre est pour le moment en répis, posée en vrac au pied de la voie. Déjà beaucoup de travail dans cette première fissure. "Relais". Sacs bouclés, la montre au fond. C'est parti ... pour combien de temps ? Sans montre, y'a plus qu'à se fier aux impressions pour rendre compte de cette virée en paroi. On grimpe au mieux. On mange quand on a faim. On s'arrête quand on a sommeil. "Carpe diem" comme dit l'autre. Il fait nuit depuis longtemps. Ça doit être 1 ou 2 heure du matin, on s'arrête au quatrième relais pour installer de quoi dormir. Encore du temps avant d'être au confort dans le portaledge, le ventre rempli de pâtes chinoises. Pas de montre, mais une bière chacun. Chouette, ce moment là. Ça faisait un moment qu'on voulait répéter cette voie appelée "Les enfants du Paradis". Peu d'infos mais un ouvreur, Dominique BRAU-MOURET, dont on se méfiait. Surtout Romain, qui a déjà répété plusieurs de ses voies les plus biscornues. "Ne pas se fier aux cotations annoncées en V/A2". Bien. Et alors ? "Alors la question qui se pose est la suivante : est-ce qu'on prévoit 2 ou 3 jours d'ascension ?". On en a finalement prévu deux ...

Courte nuit, mais belle. Et le réveil, ce réveil ... On oubliera cependant assez vite le chant des oiseaux qui, d'en bas, s'extasient de voir la lumière réapparaître. Relancer la machine pour une journée qui s'annonce longue. Même si l'on ne se doute pas un instant de la durée qu'elle aura effectivement prise ! Un café, un thé, un peu de pain et de fromage, et se rééquiper. Trier le matériel de la veille. Remettre les cordes en ordre de bataille. Un nœud. Deux nœud. Feux. On est dimanche matin, Rémi rattaque dans la 5ème longueur. Flo et Romain démonteront le portaledge quand il aura fini, car cette longueur s'annonce longue. Ils assurent et alternent leur temps de sieste. Mais les autres le seront tout autant ! Piton après piton, la journée se passe.

Quelque part au fond du sac de hissage, la montre continue de tourner. Sans nous prévenir, comme si elle boudait. La nuit tombe quand nous sommes à R7 (septième relais). Que faire ? Dormir là ou tenter de sortir dans la soirée ? Le topo semble indiquer que les 2 longueurs qu'il nous reste à découvrir demandent moins de travail. On pourrait même y grimper "en libre", sans les étriers. Romain décide de s'y jetter. Aouf ... le C-H-A-N-T-I-E-R ! Il va se battre plusieurs heures à la frontale. On somnole au relais. La nuit est calme. Tout juste quelques bruits de pitons qui finissent tant bien que mal à nous paraître de plus en plus éloignés. Il avance ! C'est drôle, mais ça a été un moment hors-norme. Rien de magique pourtant, juste un décalage surpuissant avec le train quotidien : à 3 ou 5 heures du matin, on est là, dans une paroi catalane, à grimper. Et pourquoi pas, au fond ? Et puis il fait bon. "Relais" ! Faut se réveiller ... démontage, dépitonnage, hissage des sacs : on rejoint Romain à R8. Plus qu'une longueur ! Et le jour se lève. Progressivement, un peu comme nous durant cette ascension. On est lundi matin. Une dernière longueur hésitante puis une dernière session bien sportive de hissage des sacs et nous voilà sortis sur la crête, au soleil. Yes ! On fait le bilan, on vide les sacs, on mange un coup. Tiens, une montre ? Il est 9h00, lundi matin.

Une descente dans le bartas nous amènera à la voiture vers 11h. Le soleil frappe fort. Le manque de sommeil aussi, par moment. Et comme souvent dans ces situations, on devient un peu poète. Alors osons :

"Montrebei, de nuit comme de jour, ça vaut le détour.
C'est beau, c'est bien, comme la bonne mie d'un bon pain".

Fin.
* * *

Quelques photos supplémentaires :