samedi 16 avril 2011

"Mais vous êtes sûr que tout va bien pour vos amis ?!"

Ce qui est sympa dans la préparation de l'expé, c'est que ça donne un éternel prétexte pour partir là où bon nous semble, quelque soit le temps dont on dispose et le nombre de kilomètres à parcourir. Les décisions se prennent au dernier moment : l'important est de grimper, où que ce soit ! Comme ce week-end de février 2011 où l'on est parti jusqu'à Vilanova-de-Meia (Catalogne) en ayant oublié la montre à la maison.


"Mais vous êtes sûr que tout va bien pour vos amis ?!"

Telle est la phrase que répète un "compatriote", comme dirait l'autre, à Jobi et Emilien qui nous ont accompagnés et sont déjà redescendus de leur voie. Il est environ 17h00 et les trois observent depuis la route notre cordée encore en train de se débattre dans les surplombs de calcaire orange. Ce que ne sait pas notre commentateur inquiet, c'est que pour diverses raisons, nous avons commencé la voie en début d'après-midi seulement. Et sans surprise, on tient à notre réputation de cordée plutôt lente. Ben quoi ? Disons qu'on profite ! Il est vrai que depuis qu'on s'est lancé dans cette voie, notre progression est particulièrement lente. Ne reste plus qu'une une heure de jour et nous sommes encore en pleine paroi des Arcs. Et alors ?! On se connaît, on s'adapte ... on a la frontale dans le sac, bien sûr ! Jamais sans frontale nous concernant :)

Le sympathique grimpeur inquiet de notre horaire venu leur demander si nous n'avions pas de problème est maintenant reparti : nos deux compères sirotent tranquillement une bière sur le bord de la route et s'amusent maintenant de voir, au loin, la paroi éclairée par un point blanc et grimpant. Que c'est beau, se disent-ils. Pour nous, les plus grandes difficultés sont derrière et la nuit noire transforme notre décor jusqu'à la fin du parcours. L'escalade nocturne demande un peu d'entraînement mais on s'y fait rapidement. Je crois qu'en la matière, notre niveau augmente très régulièrement !

La Joan Freixenet restera un agréable souvenir. D'abord parce que cela faisait longtemps qu'on avait envie de parcourir cette voie célèbre. Ensuite parce qu'on s'est tout simplement régalé d'y grimper ! Le cheminement est astucieux : ce type d'itinéraire évolue selon les "faiblesses" de la paroi et zigzague en permanence pour s'y adapter. Le caillou n'est pas toujours de grande qualité mais ne pose pas pour autant problème. Plusieurs passages d'anthologie ponctuent l'ascension : y'a qu'à chercher des photos de cette voie sur Internet pour constater que ce sont toujours les mêmes clichés pris au même endroit par les différentes cordées ! Le super dièdre du départ, la traversée aérienne qui suit, la vire à vautour, le toit surplombant, etc. La fin de la voie n'a par contre rien d'exceptionnel : nous concernant, le faisceau de notre frontale (1 pour 2) nous a guidé au petit bonheur la chance de vires en courts ressauts faciles jusqu'au sommet de la Paroi des Arcs. La descente, qu'on trouve toujours pénible, fut cette fois-ci particulièrement épique ... Mais enfin, une conviviale soirée Camion s'enchaîna dans la foulée. Juste le temps de choisir une nouvelle voie pour le lendemain qu'il est déjà l'heure d'éteindre.

Une dernière gorgée. Vive l'alpinisme.


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