Yeeeeaaaaahhhhhhh ! Premier sommet andin ! Nous rentrons tout juste du Nevado ISHINCA et ses 5530 mètres que nous avons eu la chance de pouvoir gravir malgré une méteo moyenne et des conditions surprenantes sous le sommet. On est aux anges !
Nous sommes arrivés à Huaraz lundi et avons beneficié du super accueil d'Emilio (voir ci dessous). On s'est d'emblée excité pour organiser notre premiere escapade en montagne. En effet, le probleme a été de savoir que faire ... il y a tant de projets de reves ici ! Après 10 000 plans différents dans une seule matinée de mardi dernier, on s'est décidé pour partir dans la Quebrada (=vallée en Quechua) Ishinca pour 4 ou 5 jours. Courses et préparation l´apres-midi puis départ mercredi matin tot. Notre objectif est d'améliorer notre acclimatation avant de partir grimper La Esfinge. On se dit en effet au'il nous faudra toute notre énergie pour se consacrer uniquement aux difficultés techniques de la voie qu'on souhaite parcourir, sans avoir á gérer les problèmes liés à l'altitude en plus. On prévoit donc de tenter l'ascension de 2 sommets qui nous font envie avant de partir tenter La Esfinge.
Emilio nous a donné un contact pour le taxi et pour le muletier. Tout roule donc et on est sur le chemin du camp de base dès 9h30 mercredi matin. On marchera 3h derrière la mule et Rufino, son maitre, qui nous mettent une feuille monumementale sur la fin et arrivent bien avant nous ! Le camp de base, à 4300 mètres, est superbe : c'est un vaste fond de vallée plat, au pied d'une impressionante moraine et sous les sommets du Nevado URUS et du Nev. TOCLLARAJU, le maitre des lieux que chqaue cordée convoite ici. Il y a beaucoup de monde á ce camp de base car plusieurs sommets peuvent etre tentés depuis ce lieu. On s'installe sous le soleil dont on profite des rayons au maximum car, à peine caché derrière les cretes dominantes, la température baisse rapidement ... on est au lit au chaud dans les duvets à 19h30 !
Jeudi, c'est le grand jour ! Levé à 2h30 du matin sous un ciel couvert. Il n y a pas eu de regel cette nuit et on espère que les conditions de neige et de glace seront quend meme correctes. Départ à 4h pour promener les frontales sur le chemin en direction du sommet. Le premier objectif qu'on s'est fixé est d'arriver au lac supérieur à 5000 mètres d'altitude. On y arrivera finalement, mais on est déjà bien crevés ! On se dit qu'on a décidément bien fait de ne pas partir directement pour La Esfinge. Un gros coup de pompe à 5000 mètres nous fait faire une pose ... Rémi s'endort meme pour une vingtaine de minute ! Flo commence à ressentir quelques maux de tete mais rien de méchant. On repart en direction du sommet en se disant "on verra bien, on fait demi tour n'importe quand". 
La vue devient splendide. On arrive au glacier vers 5100 mètres en ayant l'impression qu'on rentre dans un autre monde que ce dont on a l'habitude. Le Nev.RANRAPALCA et ses 6100 mètres nous dominent. Notre sommet nous parait bien loin. On poursuit l'ascension tranquillement, à notre rythme, avec le sommet en ligne de mire mais sans savoir si on y arrivera. On se dit qu'on a déjà bien de la chance d'etre là où on est et que tout ce qu'on montera de plus ne sera que du rab ! Et finalement, petit à petit, tous seuls sur ce vaste glacier peu accidenté qui évolue en une crete de plus en plus étroite, on arrive sous le sommet. Et là : surprise ! Ce sommet réputé "facile" impose cette année 5-6 mètres de neige raide à 70 degrés pour arriver à la pointe meme ... on hésite un peu mais ca passe finalement très bien et on se retrouve tous les deux sur notre premier sommet andin. Heureux bien sur ! On choisit de descendre par l'autre versant, plus raide mais beaucoup moins long, avec une cordée d'autrichiens qui est montée par ce versant là.
Retour au CB épanoui mais ... Flo a les pieds DECHIRES par des ampoules de compet' ! On demande aux autres cordées installées á coté de nous síls connaissent les conditions du TOCLLARAJU car nous commençons à réflechir á ce que nous allons faire demain. On a bien envie de monter installer un camp avancé à 5250 m d'altitude pour tenter le TOCLLA le surlendemain. Mais on apprend que toutes les cordées sont redescendues pendant qu'on etait à l'ISHINCA car il y a un vent de fou et des conditions difficiles au camp avancé et sur le sommet du TOCLLA. Cela tombe bien, finalement, parce qu'on etait pas du tout certains d'y arriver ! Ca donne une bonne excuse, la météo :) On prévoit alors de tenter l'ascension du Nev. URUS à la journée. Préparation des sacs et dodo tôt ... mais il se met à pleuvoir de plus en plus fort ! On est abrité sous la tente et heureux de ne pas être au camp avancé à 5200 m ! Il neige toute la nuit en altitude. La montagne va devoir de purger pour retrouver des aspects plus accueillants. On se réveille avec pas mal d'affaires trempées. Comme la plupart des autres cordées, on décide donc de rentrer sur Huaraz plus tôt que prévu. Pliage des affaires et descente sans mules avec des sacs énormes. On arrive à la piste carrossable complètement crevés hier vers midi. Le portable ne fonctionne pas, on attendra donc plusieurs heures avant de trouver un moyen de rentrer chez Emilio. Douche rapide et ... biere + repas TRES copieux pour feter ce premier sommet !
On est désormais en train de prévoir la suite ... On ne sait pas encore mais a priori, on va repartir tenter un sommet en altitude avant d'aller sur La Esfinge. En attendant, on profite de l'agitation de Huaraz et des curiosités péruviennes qui continuent de nous suprendre. Ah la la, que c'est chouette, tout ça ...
